Dans le cadre du programme de la spécialité HGGSP, notre classe de Terminale 5 a eu la chance, grâce à notre professeure Mme Schelstraete, de visiter l’exposition Top Secret à la Cinémathèque française le 13 février dernier.
En lien avec le thème portant sur la Connaissance, nous avons pu découvrir les relations étroites qui unissent l’espionnage au cinéma grâce à un parcours chronologique présentant de nombreux objets. Qu’ils soient issus de tournages ou prêtés par des services secrets comme la DGSE, ces gadgets s’inspirent les uns les autres et renferment de subtiles différences.
Loin des clichés sexistes, cette exposition rend hommage aux espionnes que l’Histoire a tendance à oublier ou qui sont souvent sexualisées sur le grand écran. Ces femmes, sources d’inspiration pour les scénaristes et réalisateurs, à l’image de la fameuse et sublime Mata Hari, sont réinventées dans des films tels que Les Enchainés d’Alfred Hitchcock (1946), où Ingrid Bergman incarne le fantasme de la femme-espionne. Inversement, des actrices profitent de leur notoriété pour s’impliquer dans des services de renseignement par patriotisme comme Hedy Lamarr, à l’origine du futur GPS.
La visite se poursuit en mêlant photographies, livres, affiches de films et œuvres ludiques proposées par des artistes contemporains qui nous ont permis de redécouvrir les conflits majeurs du XXème siècle d’un point de vue habituellement caché au grand public. Outre les deux guerres mondiales, la guerre froide constitue l’apogée de l’espionnage entre les deux blocs, où le cinéma sert de véritable outil de propagande. Nous avons appris à ce sujet plusieurs anecdotes comme la manière dont est représenté le bloc soviétique dans les fims occidentaux, à savoir avec une dominante de couleurs froides telles que le bleu et le gris.
La dernière partie de cette exposition s’attarde sur l’espionnage aujourd’hui, prenant alors en compte les enjeux contemporains de l’espionnage entrainant un renouvellement des stratégies de renseignement. En effet, depuis les attentats du 11 septembre 2001 que nous avons étudiés en classe cette année l’espionnage s’inscrit dans des stratégies de sécurité globale. Une telle surveillance généralisée soulève d’importantes questions éthiques et politiques mises en lumière, dans cette exposition, à travers de nouveaux acteurs : les citoyens-espions.
Grâce à notre guide-conférencier, nous avons particulièrement apprécié cette exposition dont nous pourrons tirer de nombreux exemples pour l’épreuve de spécialité du baccalauréat et pour enrichir notre culture personnelle.
A titre personnel, j’ai été frappée par l’utilisation d’animaux par les services secrets. Par exemple, durant la bataille d’Angleterre, qui opposa le Royaume-Uni à l’Allemagne nazie en 1940, les services d’espionnage britanniques ont mis au point des explosifs indétectables à l’œil nu car ils étaient cachés à l’intérieur de rats morts. Tout comme nous, visiteurs de l’exposition, nous ne nous serions pas doutés de la vraie nature de cet animal rangé derrière une vitrine, de la même manière, l’ennemi allemand ne pouvait pas faire la différence entre les explosifs et les véritables rats. Dans des films également, les animaux servent de subterfuge pour se cacher, comme dans Octopussy, de John Glen (1983). On y découvre le célèbre James Bond qui, pour pénétrer un palais flottant, se cache à l’intérieur d’un crocodile sous-marin pour ne pas être repéré. Ce gadget inventé pour le cinéma est nettement moins réaliste que le rat mais correspond totalement à l’esprit de la série des James Bond.
mars 2023